samedi 23 août 2008

Correspondance


La lettre exacte
N'est lue qu'au soir par l'ultime clarté
Elle ne parle plus en vain
Elle détient la place exacte des aveux tus
Un secret complice dans la moire de l'oubli

La main s'étonne de sa danse verbale
L'esprit transporte et magnifie l'écriture
Comme une fleur séchée
Qui voyagerait dans le temps
Délaissée dans un livre ancien et démodé

Jeune souvenir
Tu deviendras regrets et nostalgie

Un sourire efface déjà un chagrin
Aussi fragile qu'une tempête de lilas
Dans le soir calme où l'on rêve
Qu'un jour on ne rêvera plus

Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru
Photo: gravure de S. Ephrem le Syrien

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout me parle. Mais la "tempête de lilas" me poursuivra longtemps. Toute cette délicatesse de la plume me rend heureuse.